Les débats en sciences et philosophie sociales ayant pour objet le thème de la reconnaissance sont aujourd’hui pléthoriques. Dans le cadre de cet article, nous souhaiterions revenir plus particulièrement sur la théorie de la reconnaissance telle qu’elle est développée par Axel Honneth dans ses plus récents ouvrages, en tant que théorie sociale normative qui a trait à la lutte des sujets pour la reconnaissance mutuelle de leur identité. Ce projet de compréhension critique des sociétés capitalistes avancées a de nombreuses fois fait la preuve de son heuristique, notamment dans le cadre de recherche traitant du travail ou encore de l’exclusion. Nous voudrions toutefois discuter certains de ses attendus théoriques depuis une perspective que l’on pourrait désigner comme un constructivisme de type dispositionnaliste. Ce dialogue permettra d’aller plus loin dans la qualification des phénomènes de reconnaissance, de mépris et d’idéologie. Il nous semble en effet qu’un couplage de cette nature pourrait conduire à améliorer la portée à la fois descriptive et critique du système conceptuel de la théorie de la reconnaissance.