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Dans un environnement numérique caractérisé par un foisonnement de productions transmédiatiques, l'univers de Carmilla: The Webseries (Hall and Simpson 2014–2016) et de sa suite The Carmilla Movie se distingue par le phénomène culturel qu'engendre auprès des audiences queer ce remaniement de l'oeuvre classique de Sheridan Le Fanu (1872). Peu d'études s'étant penchées sur la websérie et aucune encore sur sa conclusion cinématographique, cet article propose une analyse comparative de leurs caractéristiques formelles afin de dégager les expérimentations stylistiques queers encouragées par la transmédialité et la remédiation. Si la websérie renouvèle, en recourant au numérique, les caractéristiques des débuts de la télévision comme la vie domestique, l'illusion du direct et l'accent sur les dialogues, le film retourne au fini plus léché du cinéma classique, sans toutefois tourner le dos à sa propre excessivité stylistique. Cette divergence s'incarne dans le contrôle du regard filmique opéré ou non par les personnages, particulièrement dans la représentation de leur intimité sexuelle de femmes lesbiennes. In a digital environment characterized by the proliferation of transmedia productions, the franchise Carmilla: The Webseries (Hall and Simpson 2014–2016) and its sequel The Carmilla Movie (Maybee 2017) stand out by the phenomenon it has generated with queer audiences by revamping Sheridan Le Fanu's classic novella (1872). Considering that few studies have examined the webseries, and none have delved onto its cinematic conclusion, this article proposes a comparative analysis of their formal qualities to identify the queer stylistic experiments encouraged by trans-media and remediation. While the webseries refurbishes characteristics of early television with a digital twist, such as the domestic settings, the illusion of broadcasting and the emphasis on dialogues, the film returns to the more polished look of classical cinema, albeit without fully disavowing the webseries' excessive style. This divergence is exemplified in the control (or lack thereof) of the filmic gaze by the characters, noticeably in the depiction of their sexual intimacy as lesbians. [ABSTRACT FROM AUTHOR] |