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Les deux nouvelles analysées ici, Crépuscule à la saison des pluies (1929) et Flux (1928), respectivement écrites par Shi Zhecun (1905-2003) et Liu Na’ou (1905-1940), deux auteurs chinois de l’école de Shanghai, proposent par des moyens un peu différents une sorte de phénoménologie de l’expérience urbaine. Ces écrivains a posteriori qualifiés de néo-sensationnistes adoptent un mode de perception qu’ils jugent adapté à la grande ville, s’efforçant de rendre compte des sensations multiples, exacerbées qui les assaillent sans cesse par le biais de nouvelles techniques narratives telles que le monologue intérieur ou les passages surréalistes composés d’images fragmentaires. Dans les deux cas, le protagoniste semble s’abstraire du rythme trépidant de la grande ville dans une sorte d’évasion du quotidien, une parenthèse onirique : rêverie et distanciation du réel où le temps paraît suspendu naissent du spectacle urbain, qui apparaît à la fois comme une source de frustration et de fascination. The two short stories studied hereafter, Dusk in the rainy season (1929) and Flux (1928), respectively written by Shi Zhecun (1905-2003) and Liu Na’ou (1905-1940), two Chinese authors from the Shanghai school, offer by different means a kind of phenomenology of the urban experience. These authors a posteriori qualified as neo-sensationists adopt a form of perception they deem fit for the big city, trying to picture various, exacerbated sensations that constantly attack them through new narrative techniques such as interior monologue or surrealist passages composed of fragmentary images. In both cases, the protagonist seems to extract himself from the hectic pace of the big city into a sort of escape from his daily life, a dreamlike parenthesis: dream and dissociation from reality where time seems suspended are born from the urban scenery, which appears both as a source of frustration and fascination. |
